L’oiseau de mer et l’oiseau solaire: aller au bout de ses rêves
La seule force du vent a suffi pour que l’hydroptère dépasse les 100 kilomètres à heure sur l’eau en 2013, un record qu’il détient encore à ce jour. De même, sans qu’aucune goutte de pétrole n’ait été consommée, l’avion électrique solaire Solar Impulse a pu accomplir un tour du monde en quelques étapes en 2016. Des « rêves » qui aujourd’hui sont en passe d’apporter des solutions concrètes pour construire un monde, demain, plus écologique. Le bateau volant pourrait bientôt se décliner en taxis surfant à la surface de l'eau, « les Sea Bubbles », au service de la mobilité urbaine ; de même les moteurs électriques de l’avion solaire, sans quasiment aucune déperdition thermique, intéressent désormais l’aéronautique, obligée à terme de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES).
Pionniers du XXIe siècle
Les inventeurs Alain Thébault (l’oiseau des mers), Bertrand Piccard et André Borschberg (l’oiseau solaire) sont animés d’une même passion : le plaisir d’innover. Leurs projets présentent de grandes affinités, nés tous les deux sensiblement au même moment, dans les années 90. Ces trois pionniers savent dépenser une énergie colossale pour mener à terme de tels projets, ce qui suscitait au départ beaucoup de scepticisme chez les spécialistes du monde nautique et aéronautique. Bref, ces savanturiers sont des persévérants et aiment prendre les risques nécessaires, au péril parfois de leur vie, pour aller au bout de leur rêve.
Une belle équipe…
Et chose remarquable, ces gens d’image que sont Francis Demange, photojournaliste, qui signe l’exposition, et Pascal Vuong, qui a réalisé le film Planet Power ont su accomplir un travail médiatique au long cours afin de faire partager ces aventures au plus grand nombre. Ces médiateurs sont de la même trempe que les savanturiers Piccard, Borschberg et Thébault : ils innovent à leur manière pour apporter un regard à multiples dimensions, à la hauteur de ces projets du futur. Hommes d’images et inventeurs forment ainsi, à cinq, une belle équipe que le Futuroscope a su réunir en avant-première ce 9 février 2018. Au bonheur des invités et de la presse venus prendre connaissance de ces deux nouvelles « attractions ».
Pour un futur à visage humain et écologique
Ces images fixes ou animées renouvellent l’imaginaire du futur, certes technologique mais désormais tangible. La « longueur d’avance », chère à René Monory qui initia le Futuroscope en 1987 n’est plus tout à fait de même nature aujourd’hui… « Si la vision du futur doit toujours faire la part belle à la technologie comme il y a trente ans, elle se doit désormais d’être plus humaine, admet Rodolphe Bouin, l’actuel directeur du Futuroscope. Les enjeux environnementaux sont donc au cœur d’une nouvelle vision du futur plus responsable au Futuroscope. « Le passé est à ramener vers le présent, expliquait aussi Bertrand Piccard lors de la conférence de presse. Il faut en finir avec les énergies fossiles. Les solutions existent pour concevoir un monde plus efficient, juste et propre, » poursuivait-il.
Les quelque deux millions de visiteurs qui fréquentent le site chaque année pourront juger sur place. De quoi susciter quelques espoirs d’une prise de conscience collective afin que l’on puisse mieux vivre, tous ensemble, demain sur la Terre.
Pour en savoir plus
- sur le travail de Francis Demange et l'exposition Futuroscope : photographier l'odyssée du Solar Impulse et de l'Hydroptère, l'aventure d'une vie. Outside, Sylvie Sanabria